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Une larme pour une inconnue.

Publié le par Jocab

A Paula.

Nos routes ne se sont pas croisées, je n'ai pas eu cet honneur! Pourtant elle connaissait mon nom et je savais le sien de l'avoir tant lu dans le regard de l'amour qui se partage, de l'amitié qui s'éparpille dans les méandres du cœur et devient exclusive à l'envers de chaque miroir! Je ne l'ai pas connue, j'ai simplement croisé son ombre dans quelques mots qui lui appartiennent et qui avec elle se perdront dans le néant des regrets! Mais, avant, je les voudrais complices et seigneurs de mes phrases pour qu'elle reste vivante au-delà de l'après, et présente après avoir été. Elle savait que l'instant venu, l'amour serait le passeport de son adieu et que le voyage resterait présence dans ce départ qui la libère de ses chaînes et la guérit de ne pouvoir conjuguer l'avenir au présent. Elle était sûrement belle et son âme unique, car soudain tout m'enchaîne à un souvenir qui ne m'appartient pas et de voir le destin biffer un nom sur la une du quotidien me supplie d'éternité dans l'édition de toujours! Une page au cahier de l'existence est arrachée et le récit n'est plus complet, les virgules en sont effacées. Le drame n'est pas mien et pourtant je ne puis empêcher une larme dérobée à la tendresse de mon cœur, sachant que de ne pas l'avoir rencontrée me prive de l'égoïsme de partager son identité avec toute personne qui l'aime quand moi je n'ai pas eu le temps!
Je la savais souffrante et en attente du voyage qui la conduirait à l'espoir de libérer l'amour de ses pleurs, mais partir est toujours tristesse pour qui reste, la main hésitante en signe d'adieu, cette main qui servira à cacher le chagrin de l'absence. Aujourd'hui, je veux croire qu'au bout du tunnel la lumière est aveuglante et convie au repos de l'âme, torturée de quitter un monde meurtri pour le paradis libérateur!

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I
<br /> <br /> José ...<br /> <br /> <br /> Ce texte, remarquable, poignant, évoque beaucoup de choses profondes : les liens d'amitié qui ne s'expliquent pas ("On ne décide pas vraiment avec qui être ami; mieux qu'une décision, c'est<br /> le coeur qui choisit" (moi) ; l'accompagnement, l'échange avec une personne, à la fois très proche et lointaine, en sachant que cette personne va vers la fin de son parcours terrestre.<br /> L'attitude de Paula, exemplaire, qui a tenu jusqu'au bout à transmettre l'amour, ce qui est une sorte d'action de grâces.<br /> <br /> <br /> Tes mots rendent un vibrant hommage à Paula qui, là où elle est maintenant, est sûrement fière d'avoir croisé ta route ici-bas.<br /> <br /> <br /> "Nos routes ne se sont pas croisées", as-tu écrit... En quelque sorte, elles se sont davantage croisées que celles de bien des personnes qui se côtoient quotidiennement.<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> <br /> <br /> Isabelle<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Parfois, il est des événements que l’on peut difficilement expliquer et qui nous surprennent soudain ! Cet après-midi, dans un moment de blues j’ai parcouru, sans intérêt, mes écrits anciens<br /> et par hasard je me suis arrêté et relu cet hommage que j’avais voulu rendre à une personne exceptionnelle, au dire de connaissances communes, une admiratrice inconnue à qui je devais être<br /> présenté, quelques temps après cet écrit. Le destin n’a pas permis que cette rencontre se fasse. Quand on m’a informé de son décès, je me trouvais dans un train, de retour à Lausanne. Ce fut le<br /> voyage le plus triste que j’avais jamais fait. J’avais l’impression d’avoir perdu une meilleure amie. Je ne la connaissais que d’après les dires d’autres, mais déjà je l’admirais profondément.<br /> J’ai écrit ce texte d’un trait pendant le voyage, exprimant mes sensations du moment. Ce qui est étrange, est que quelqu’un d’autre en même temps (je pense), toi, le commentait… Coïncidence…<br /> Je t’embrasse, mon amie. Je crois que toute route mène toujours à une rencontre. José<br /> <br /> <br /> <br />