Une larme pour une inconnue.
A Paula.
Nos routes ne se sont pas croisées, je n'ai pas eu cet honneur! Pourtant elle connaissait mon nom et je savais le sien de l'avoir tant lu dans le regard de l'amour qui se partage, de l'amitié qui s'éparpille dans les méandres du cœur et devient exclusive à l'envers de chaque miroir! Je ne l'ai pas connue, j'ai simplement croisé son ombre dans quelques mots qui lui appartiennent et qui avec elle se perdront dans le néant des regrets! Mais, avant, je les voudrais complices et seigneurs de mes phrases pour qu'elle reste vivante au-delà de l'après, et présente après avoir été. Elle savait que l'instant venu, l'amour serait le passeport de son adieu et que le voyage resterait présence dans ce départ qui la libère de ses chaînes et la guérit de ne pouvoir conjuguer l'avenir au présent. Elle était sûrement belle et son âme unique, car soudain tout m'enchaîne à un souvenir qui ne m'appartient pas et de voir le destin biffer un nom sur la une du quotidien me supplie d'éternité dans l'édition de toujours! Une page au cahier de l'existence est arrachée et le récit n'est plus complet, les virgules en sont effacées. Le drame n'est pas mien et pourtant je ne puis empêcher une larme dérobée à la tendresse de mon cœur, sachant que de ne pas l'avoir rencontrée me prive de l'égoïsme de partager son identité avec toute personne qui l'aime quand moi je n'ai pas eu le temps!
Je la savais souffrante et en attente du voyage qui la conduirait à l'espoir de libérer l'amour de ses pleurs, mais partir est toujours tristesse pour qui reste, la main hésitante en signe d'adieu, cette main qui servira à cacher le chagrin de l'absence. Aujourd'hui, je veux croire qu'au bout du tunnel la lumière est aveuglante et convie au repos de l'âme, torturée de quitter un monde meurtri pour le paradis libérateur!