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Mon enfant

Publié le par Jocab

Mon enfant!

Mon enfant, mon aimée, sais-tu combien de larmes
Mon coeur a pu verser de te savoir vivante,
De combien de remords, de chagrin et d'alarmes
Mon âme a crucifié la distance ignorante?


Suis-je si indigne que le destin, soudain,
Me présenta des jours d'une enfant inconnue,
Suis-je donc passible de possible dédain
Pour n'avoir simplement soupçonné ta venue?


Je ne te savais pas! Tu n'étais que silence,
Sournois et rancunier, qu'une femme voulut
Revanchard pour punir le non de réticence,
La fin de cette union qui vite me déplut.


Loin et longtemps après, je demande pardon
De mon forfait d'alors, de ne pas avoir su
Que je ne connaîtrais qu'après mon abandon
La flamme nouvelle que ta mère a conçue.


Je t'aime cependant, au-delà du secret,
Par-dessus l'espace et contre la raison,
Egoïste, de ceux qui me croient indiscret
De vouloir remettre l'amour à couvaison.


Oublie avoir cherché de ton nouveau regard
La pièce manquante à la divulgation,
Qui te regarderait, médusée, l'air hagard;
Le concepteur anxieux de ton approbation!


Absous tes premiers pas sans mes mains pour t'aider,
La lacune d'un mot dans ton vocabulaire,
Enfantin à dire et si facile é plaider
Dans les chamailleries de ton âge scolaire.


Disculpe dans l'amour ce qui parut mutisme,
Les réponses éludées à tes justes questions,
L'erreur du silence, fourbe de pragmatisme!
Il est inutile que nous les protestions!


Briguons complicité! Qu'elle nous désabuse
Et nous libère, enfin, de toute réticence,
Et que l'éloignement, forcé, ne me refuse
Le droit d'apparition, le vrai de ma défense!


Prends la main qui supplie et marchons entendus
Vers l'espoir d'avenir! Reprenons la promesse
Depuis ses prémices et ces moments tendus
D'avant, bannissons-les du désir de tendresse.


(Ton père qui t'aime.)

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C
<br /> <br /> un discours merveilleusement pensé et écrit d'un père.<br /> <br /> <br /> <br />
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