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L'Histoire du poète.

Publié le par Jocab

Image2L'Histoire du poète. 

 

Solennel, il réveille Apollon de ses rêves
Pour emplir son écrit d'un sourire étoilé.
De sa plume il poursuit Diane et ses élèves,
Pour, à toutes offrir son talent dévoilé.

Il chevauche les mers sur des ondes diffuses,
Défiant le Géant, tel Ulysse égaré.
Il pinte l'élixir entre les mains des Muses,
Faisant, altier, la nique à Homère effaré.

Qu'on lui donne la rose et voilà l'escalade,
Qui absout les pendus de Rimbaud et Villon !
A la douce Isabel, il phrase sa balade,
Embarrassant la France en un doux tourbillon.

En clément marotique à son art il soutire
Quelque brillante grâce offerte aux rimailleurs,
Se rit de l'épigramme et après la satire
Les somme sans retour d'aller rimer ailleurs.

L'Affaire des Sonnets dans son cœur prend racine.
Pour défendre la dame, aux joutes de Boileau
Il ajoute sa verve et au Duc vaticine
Que dans la mare à pierre il le noie et boit l'eau.

Il prétend ennoyer de son lac Lamartine,
Le menant méditer sur un tapis rouillé
Qu'étale sous leurs pas la Nature enfantine,
Et plaisante de lui quelque vers bafouillé.

A l'aube, avec Hugo, dans l'épaisse bruyère
Ils emmènent Vigny à la mort de son loup.
A midi le repos, dans une clairière,
Les convie au partage, exquis, d'un cantaloup.

Romantique effronté s'abreuvant de classique,
Il blâme le Parnasse, impassible amoureux,
Donnant à La Pléiade un denier symbolique
Pour cet art de métier qui se veut rigoureux.

Justement éreinté d'une lourde contrainte,
Il se shoote un muet en libérant le vers,
Peint une orange en bleu affranchi de l'étreinte
Et envoy(e) tous les mots jouer dans les prés verts.

 

Quelques précisions sur les références dans ce poème:

- Marie de France: poétesse et auteure du Moyen Âge qui vécut pendant la seconde moitié du XIIe siècle. Elle est la première femme écrivain d'expression française connue. 
- Isabel de Villena, 1430-1490: première femme de lettres de la littérature catalane 
- Clément Marot: (1496/1497-1544) ; Un des premiers grands poètes classiques français (le favori de Louis XII) et inventeur de la Rime marotique (rimailleurs :: rime ailleurs)
- Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux: Poète, écrivain et critique français, (1636-1711), grand ami de La Fontaine et de Jean Racine, entre autres, surnommé "Le législateur du Parnasse"
- L’Affaire des sonnets: échange de sonnets injurieux entre les amis de Jean Racine (dont Boileau) et ses ennemis (dont le Duc de Nevers, initiateur de cette joute "littéraire" ), au XVIIIe siècle, à la suite de la sortie de "Phèdre" de Racine.  http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_sonnets
- Alphonse de Lamartine (1790-1869), "Le Lac" Méditations poétiques (1820)
- Alfred de Vigny (1797-1863) : "La mort du loup" du recueil "les Destinées"
- Paul Eluard : "La terre est bleue comme une orange" (L'amour la poésie 1929)

- Le "muet shooté": référence au "E" muet, sujet de tant de discordes en prosodie.

 05.11.2010

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B
Que de beaux poèmes après avoir sillonné votre page que j'ai récemment découvert.<br /> Pourriez vous m'apporter votre expertise dans mes modestes œuvres sachant que je suis plutôt une écrivaine en herbe(encore novice dans les règles)?<br /> Merci pour ce moment de plaisir qui fut de vous lire
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F
<br /> Cher monsieur, d'abord merci pour le traité de prosodie. Il est l'un des mieux complets que je connaisse. Je me présente, Fayaud Vincent, poète. Votre poème ci-dessus est très bien réalisé.<br /> Quelques hiatus sont là : Qui absout ; Et après la satire ; et au duc ; Vigny à la ... Sont-t-ils mis par mégarde ou sont-ils mis consciemment ? J'ai 1 question importante à vous demander et<br /> plusieurs remarques sur votre traité de prosodie que j'ai étudié :<br /> <br /> <br /> 1) page 3 ( e muet, élision ), vous mettez qu' ils croient au masculin, mais page 9 (la rime), vous le dîtes féminin ; qu'en est-il ? Certains disent qu'au présent, pour savoir si<br /> le ent compte, il faut mettre le verbe à la 1ere pers. du Singulier, et que s'il est masculin au sing. il le reste au pluriel, ex: je fuis (masc.) donc ils fuient (masc.) ou je crois<br /> (masc.) donc ils croient (masc.) ; eclaircissez-moi...<br /> <br /> <br /> 2) 'soient' du subjonctif et 'aient' du subjonctif passé (aient pris) sont masculins, ai-je bien compris? car leurs statuts d'auxiliaires créent l'exception ?<br /> pouvez-vous me développer la règle des 'ent' ou me la préciser ? ce serait gentil de votre part. <br /> <br /> <br /> 3) quelques fautes de frappes ou d'inattention dans votre excellent traité : e muet, élision : Quelques vers au lieu de verbes je pense ; 3 lignes en dessous : imparfait du<br /> subjonctif au lieu de l'indicatif je pense. Dans la succession des rimes : diférentes ? Dans rime rétrograde :  dont les lettre ? Vers de dix syllabes<br /> : A éviter les dangeureux...Et à connoître... n'y a t-il pas hiatus? plus bas 2 virgules séparent le mot 'enjambement'. Dans vers de neuf syllabes : Ces<br /> fleures odorantes ? Dans  Mélanges de différents mètres : Font courir four ainsi dire ? le mê artifice clans ce passage de Rousseau?<br /> <br /> <br />  Voilà quelques signalements pas trop graves...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par contre il me tient à coeur que vous me répondiez sur la règle précise des 'ent', ou féminins ou masculins, quoique je n'aie rien contre les transsexuels, soyez-en sûr!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Encor merci pour votre passionnant traité. Je désire garder contact avec vous, fin connaisseur que vous êtes en cette matière dont j'aimerais être expert techniquement parlant. Un poème peut être<br /> si long à écrire que je refuse le doute, par exemple sur le nombre de syllabes du vers. Merci encor !<br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir<br /> <br /> <br /> je comprend votre sourire devant la petite rimeuse que je suis<br /> <br /> <br /> je suis surtout une créatrice et j'écris modestement  pour accompagner mes créations., par conte je suis une conteuse (voir la légende la haine)<br /> <br /> <br /> je m'incline devant ce pème magnifique<br /> <br /> <br /> je vous remercie de votre passage<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Line vous offre son sourire<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Si je puis sourire, c'est d'émotion devant vos créations et vos écrits. La Poésie n'est pas meilleure chez l'un ou l'autre poète. La Poésie est ce que nous sommes, et tous ensemble nous sommes la<br /> Poésie. Elle a besoin de sourires et le votre est des plus charmants. http://lesouriredeline.over-blog.com/<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> c'est superbe merci pour ce partage bizz evy<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci, Evy, de ta visite. Toujours à la recherche d'une sirène. http://www.sirene.name/ Bis<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> <br /> José ...<br /> <br /> <br /> C'est un poème époustouflant ! Que d'élégance dans les nombreuses évocations des oeuvres des poètes immortels !<br /> <br /> <br /> Pour moi, ta plume est très proche de celle de ceux que certains appellent "les Inacessibles". Tu t'inscris dans ce courant poétique.<br /> <br /> <br /> Ton poème magnifique exprime aussi la modestie, une si belle qualité de l'âme.<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> <br /> <br /> Isabelle<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Modeste, je dois l'être avec un tel compliment ! Merci, Isabelle, mais je me considère assez banal, comme poète, peut-être juste un peu au-dessus de la moyenne. Je t'embrasse.<br /> <br /> <br /> <br />