Émotions de l'amitié.
Émotions de l'amitié.
Je connais ces chagrins qui suffoquent le cœur
De larmes sans raison qui attestent la vie,
Des défaites de soi, sans un vivat moqueur,
Qui montrent le chemin duquel on se dévie.
Artisan de l'erreur, digne de l'ingénu,
J'ai pleuré mon dépit, lorsque fut compromise
L'affection innocente envers un parvenu
Qui choisissait le jeu et décidait la mise.
De toute confiance j'ai sevré mon regard
Et rejeté l'aveu, qui demandait l'excuse
D'une main négligente escomptant de l'égard,
Émanant du niais, amusé par la ruse.
Serais-je méprisé par le diable ou l'Élu,
Quel que soit le tourment, j'ai béni la rancune
Qui m'a fait raisonner qu'il serait farfelu
De consentir l'oubli sans retenue aucune.
J'ai chassé l'espoir, redoutant l’incertain,
D’attendre le prodige, en cet orgueil turgide,
Venant insuffler d’un souffle puritain
Un plaisir plus fidèle à mon âme frigide.
Pourtant… Le cœur est triste et subit la douleur,
Si trahir un ami est œuvre d'un apôtre,
Qui partage son vin souillé par le rouleur,
Niant la trahison dans laquelle il se vautre.
Mais qui peut affirmer, repoussant la raison,
Que la source tarie assèche le grand fleuve,
Quand elle prend le temps d'une seule saison
Pour devenir cascade ? Il lui suffit qu'il pleuve!
Je ne puis à mon âme, instruite au sentiment,
Refuser le bon sens qui mon cœur désordonne
Si l'amitié, ailleurs, renait en s'affirmant
Dissipe ma colère et chuchote: "Pardonne !"
J’aime quand l’avenir murmure : "c’était moi"
Et enrobe l’espoir de nouvelle apparence,
J'aime quand l'émotion se confond en émoi,
Et chasse le chagrin de quelque récurrence.
04.11.2010