Il était une fois.

Il était une fois.

Les années traîtresses peuvent-elles tromper
Les souvenirs secrets de toute une jeunesse,
Enfanter l'adulte nouveau et estomper
Ce regret amoureux qui la mémoire blesse?

Elle n'avait pour elle que le choix d'être aimée
L'avantage unique d'être reine en mon cœur !
Pourquoi n'a t'elle pas compris que bien-aimée
Etait son étendard, aujourd'hui ma rancœur ?

A l'heure de l'oubli je lui dois un regret,
Un baiser nébuleux de cendres de tendresse,
Quand le temps, endurci, rend souvenir pauvret,
Efface l'image, ne se veut plus tristesse!

Même cette larme sur ses lèvres mourant
Et mon cœur déchirant, devient réminiscence
De mon âme asséchée, désormais savourant
Le désir préféré de nouvelle naissance!

Pourtant, en décidant de vouloir l'enterrer
Je me ressuscite parfois dans l'autrefois
Et, enfin libéré, me condamne à errer
Dans le labyrinthe d'il était une fois!