Le cri de l'âme!

Le cri de l'âme!

Une cigarette. La flamme qui l'allume,
Danse sous le regard et semble se gausser
De l'esprit, infécond, harassé d'amertume
Dans ce vide insolent qui choisi le fausser.

La page immaculée attend l'avènement,
Défie l'inspiration, renie virginité,
Poirote caresse, attend le dénouement
Et, telle l'amante, demande habilité.

La plume est stérile, redoute lassitude,
Réclame le devoir et se veut exprimer,
Tapote impatience, sollicite habitude,
Et, condescendante, souffre de se grimer!

Les mots se refusent, choisissent l'indolence
Et, traîtres, se soustraient à toute relation.
Lointains, ils apprécient ce monde de silence
Et tous à l'unisson dénient corrélation.

Pourtant mon âme crie, conteste et se révolte,
Se veut faire entendre, sans pudeur se livrer
Et sur cette page qui attend, désinvolte,
Dénuder ses secrets, enfin se délivrer!

Mais que dirait-elle qu'elle n'ait déjà dit?
Que tu es sa raison, son espoir, son essence,
Son unique besoin dans ce monde maudit,
Son tout, son univers! Sa seule différence!