Du temps, l'indifférence!

Du temps, l'indifférence!

Une chambre louée à l'indécence
des rencontres inavouables,
où je l'attends, nerveux,
anxieux même de sa venue!
Quelques mètres carrés
trop exiguës pour mon impatience,
l'agitation du détail,
la fébrilité du parfait
dans l'indifférence de la banalité stéréotypée,
mon cœur qui s'affole
à l'approche de l'instant,
mon corps s'exaspérant
de promesses retardées,
tout cela me trouble et m'inquiète
des prouesses ébauchées
en mon esprit irrationnel!

La porte qui s'ouvre
et le soleil  pénètre mon attente
de mil rayons glanés
à l'étincellement de son sourire!
Mon cœur, mon corps et mon âme
soudain fusionnent
en un tout, une seule et même raison,
univers où elle est seule reine,
l'unique maîtresse,
où l'amour est Dieu et omnipotent,
jaloux et exigeant!
Le temps n'a plus d'emprise,
ses aiguilles se sont corrompues
à l'ennui de sa constance!

Elle n'entre pas,
elle est déjà contre mon corps,
phagocytée de toute réserve,
et je ne sais
quel fragment de peau nous diffère!
Nos glandes s'ingèrent d'immixtion,
nos bras se croisent et saisissent
l'essence même de la vie!
L'un n'est qu'abandon à l'autre,
plus rien ne nous appartient!
D'habiles caresses,
nos vêtements s'égrainent
à l'indifférence de la futilité
et qui se déshabille ou est déshabillé,
seule fantaisie le sait!
Le paradis est nôtre,
égoïste et universel,
confiné dans l'abyssal!
Et le temps s'égare dans nos secrets!
Enfin, repus de partage et offrandes,
nos corps s'abandonnent à tendresse
et nos âmes se dénudent,
communiant d'harmonie!