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Le palais des chimères.

Publié le par Jocab

Le Palais des Chimères.


Bienvenue céans noble dame!
Tendez la main que je la baise
Et permettez que je m'enflamme
Devant votre regard de braise.

 

Consentez qu'on vous débarrasse,
Que je profite de vos charmes
Et souffrez que je m'embarrasse,
Déposant à vos pieds mes armes.

 

Mon cœur est votre désormais,
Envers lui soyez magnanime
Car il ne vous sera jamais
Traître et surtout pusillanime!

 

Venez! Je vous fais visiter.
Soyez indulgente au désordre
Mais ne laissez pas hésiter
Votre volonté de me mordre!

 

Dans cette chambre vit l'enfant
Qui ânonne le mot demain,
Qui croit qu'hier est maintenant
Et s'endort sur son lendemain.

 

Voyez la présence à son lit
De ce couple qui le regarde
Et épelle les mots qu'il lit
Ne se trompant que par mégarde!

 

Cette autre pièce est interdite
Et l'occupant est un mystère!
Il se dit poète et médite
Sur le genre qui lui diffère.

 

Il est timide parait-il!
Je crois qu'il grandit et découvre
Que ses amitiés sont une île
Où on a fait pousser un rouvre.

 

Cachez ce sourire ironique,
Allons! Vous même avez grandi
Dans la crainte de la critique
De choisir votre paradis!

 

Continuons, mais soyez sage!
Je vous présente le dragueur
Que l'on veut prétendre volage
Et qui s'enchaîne à ses erreurs!

 

Ne confondez pas ses regrets
Et cachez-lui votre présence!
Vous aimer serait son secret
Et vous y verriez indécence!

 

Prenez ma main, je vous soutiens!
Ces marches son irrégulières
Et glissent quand je me souviens
De leurs caresses passagères!

 

L'étage s'effondre souvent
Et me donne bien du soucis
Quand il se morcelle à tout vent
Et se reconstruit indécis!

 

Oui! Cette pièce est mon jardin
Et j'aime les fleurs qui y poussent!
Car elles sont fruit de mon chagrin
Et leurs pleurs parfois m'éclaboussent.

 

J'ai congédié leur jardinier,
Il y a déjà fort longtemps
Et de l'avoir voulu renier
Me dévoila d'autres printemps!

 

Mais non! La porte n'est pas close.
Entrez! Ne soyez pas confuse
De voir qu'amour n'est pas grand chose
Quand il bâillonne et désabuse!

 

Ces murs que vous voyez détruits,
Sont les ruines d'une prison
De laquelle je me suis enfui
Grâce à trouvaille de raison.

 

En vérité? La geôlière
M'était devenue déplaisante.
Elle était faible cuisinière
Et atrocement exigeante!

 

Ne craignez rien! La châtelaine
Ne pourrait nous importuner
Car je l'ai congédiée sans peine
Et vous m'en voyez fortuné!

 

Permettez! Cachez le regard,
Je vous guiderai de mon bras.
Que non! Ne craignez point d'écart
Et faites confiance à mes pas!

 

Voilà! Ouvrez vos jolis yeux.
La pièce centrale est la vôtre
Et je l'ai décorée au mieux.
Voulez-vous que ce palais soit nôtre?

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