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Les chagrins de l’enfance.

Publié le par Jocab

Les chagrins de l’enfance, effleurant ma mémoire

M’épèlent la tristesse incrustée en mon cœur,

Cet oubli que j’invente à la fin du grimoire

Pour te vouer amour, en dépit de rancœur.

 

Tu m’as permis le jour, en épouse fertile,

Respectant le devoir des gènes ascendants,

Qui déjà décrétant la tendresse futile

T’ont alors enseigné l’élevage d’enfants.

 

L’habitude émigrant au-delà des racines,

Fonda la différence et me fit étranger,

Petit dans ton esprit rivé aux origines

Que peur de la critique est venu déranger.

 

Exigeant l’opinion à l’orgueil favorable,

Tu obligeas mon âme à ton humilité,

Ce culte confondant modeste et misérable,

Qui voulant différence empêche égalité.

 

Soumis, il me fallait me taire pour te plaire,

Devenir transparent ou ne pas exister.

Mais devoir me cacher m‘a rendu populaire,

Bafoué par tous ceux qui devaient m’assister.

 

Aventurier dans l’âme, interdit d’aventures

Je devais enchainer mon esprit vagabond

A la crainte du fouet, redoutant les morsures

Que promettait souvent ce regard furibond

 

Amoureux solitaire enchainé à mon rêve,

Je devais sous tes coups réprimer l’émotion

Et grandir l’habitude aux amours qui, sans trêve,

Pour ne pas s’entraver refusent dévotion.

 

Déjà de l’avenir tu écrivais l’histoire.

Imposant à l’amour épanchement discret,

Tu impulsas mon cœur à vouloir dilatoire

L’illusion de tendresse en t’aimant en secret.

 

Avide de savoir, devant l’intolérance

J’ai brisé mes espoirs, les regardant saigner

Quand, servile à ton choix, j’appris dans l’ignorance

Ce que l’éducation aurait dû m’enseigner.

 

Adolescent sans foi, résigné au silence,

J’ai exploré la femme avec timidité,
Vigilant de l’image, inspirant ressemblance,

Qui tromperait mon cœur en sa rigidité.

 

Ce n’est qu’en te quittant que je t’ai retrouvée,

En laissant le destin ombrer le souvenir,

Et culpabiliser la rancune éprouvée

Quand je pensais te voir me priver d’avenir

 

Au-delà du pardon me surprend cette excuse,

Que la haine est amour esclave de rancœur,

Que d’aimer est vouloir la souffrance diffuse

Pour toujours différer l’hésitation du cœur.

 

Gommant de mon esprit le brouillon de l’enfance,

Je confie à ce père hésitant à son tour

Incertain de savoir que faire après naissance,

Les mots que je gardais pour te parler d’amour.

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